Titre
Retour au menu
  • Intermède aux ambassades

Ici, pas vraiment d’alcoolisme. Au moins pas habituel : un accident. réception aux ambassades de Tchécoslovaquie et du Cambodge, avenue Charles-Floquet, en bordure du Champ-de-Mars, si mes souvenirs sont exacts. Ça tombe bien, elles sont voisines ou presque. Je dispose de deux groupes de deux plus dix. Pas d’incident diplomatique, un groupe pour chacune, et moi au milieu, égalité ! Tenue de soirée évidemment. Pour nous, ce sera la fourragère rouge sur l’épaule gauche. Notre rôle consiste surtout au placement des véhicules des invités, pas toujours facile en raison du nombre de places limité. il est d’usage, lorsque la fête bat son plein, d’inviter les membres du service d’ordre dans les cuisines pour un pot, parfois accompagné d’une collation. (J’y reviendrai dans un chapitre spécial). Jusque-là, c’est correct, mais il y aura de l’alcool, donc possibilité d’abus. Je recommande la tempérance et j’insiste auprès des gradés pour qu’ils ouvrent l’oeil.

Et moi, au milieu, donc navigant d’une ambassade à l’autre, entrant et sortant selon les dispositions à prendre.

Au Cambodge, tout se passe bien. Je touche à peine aux consommations, mais à la Tchécoslovaquie ? on y fête le vingtième anniversaire de l’armée rouge tchécoslovaque. Et ces messieurs veulent marquer le coup, la vodka coule à flots, on boit sec !

Le commandant de la place m’aperçoit et je ne peux éviter de trinquer à sa santé, puis à celle du capitaine, puis à celle de l’armée tchèque. J’arrive à m’éclipser. Mais à mon prochain passage, mon commandant m’avise qu’il a institué une “douane” à l’entrée de son ambassade où il a disposé un militaire douanier, muni d’un baril de vodka et armé de verres, dont la mission est de les remplir à chaque passage devant son poste. il m’a vu passer déjà plusieurs fois, il se marre. Je retourne au Cambodge où la fête est moins virile. Etant obligé de “payer” plusieurs fois la douane, je prévois une fin de service risquée, aussi, discrètement, je saoûle le ficus du hall d’entrée !

Le lendemain, j’apprends qu’un gardien a été retrouvé endormi sur un banc de la station La Motte Picquet Grenelle. en revenant de Tchécoslovaquie, pour rentrer chez lui, il n’avait pas pu aller plus loin. Un seul, sur vingt-cinq, c’était honorable tout de même.

Qu’en pense ma conscience ?

Retour au menu
Logo APP